Tendances technologiques en 1900

L’Automobilisme avec les formes si variées qu’il reçoit aujourd’hui constitue une des nouveautés intéressantes de l’Exposition actuelle. Le propulseur qui semble encore préféré pour ce genre de véhicules est le moteur à pétrole dont le précurseur, le moteur à gaz, se construit actuellement suivant le principe compound et avec des puissances de plus en plus considérables.

Mais ce qui frappe surtout l’œil du visiteur dans le Palais des Machines, c’est l’emploi très étendu des moteurs alimentés par des gaz des hauts fourneaux, et destinés soit à actionner des machines soufflantes soit à mettre en mouvement des laminoirs. Cet emploi permet d’entrevoir, dans un avenir prochain, un abaissement considérable du prix de revient de la fonte.
L’électricité n’a occupé, lors de l’Exposition de 1889, qu’une faible partie du Palais des Machines. En 1900 on a dû lui édifier un Palais des plus importants qui s’est trouvé encore trop exigu au gré des constructeurs de dynamos et d’appareils électriques et dont l’installation a donné lieu à de nombreuses critiques. Aux dynamos bien connues en 1889 sont venues s’ajouter celles dont la construction repose sur l’emploi des courants polyphasés. La facilité avec laquelle ceux-ci se transforment a suscité la création d’appareils qui trouvent leur application dans le transport de l’énergie à distance.
L’électrochimie a pris un essor considérable, et parmi les produits obtenus par la voie électrochimique, le carbure de calcium mérite une mention spéciale. D’autre part, des produits organiques s’obtiennent actuellement avec une grande facilité par la voie électrolytique. L’éclairage à l’acétylène s’affirme de plus en plus, malgré les tâtonnements du début et les accidents parfois terribles qui en ont été la suite.
Une nouvelle branche d’application de l’électricité est née quelques années avant l’ouverture de l’Exposition. Nous voulons parler de la Radiographie, dont les progrès intéressent également le savant et le technicien.
Enfin, la Télégraphie sans fil a pris rang parmi les applications de l’électricité qui ont apporté des facilités nouvelles à l’échange des communications dans des circonstances particulièrement intéressantes.
Si l’Exposition de 1900 ne peut montrer aucun nouvel ouvrage métallique de l’importance du Palais des Machines de 1889, dont la hardiesse a étonné et les techniciens et les gens du monde, elle prouve néanmoins qu’un progrès considérable a été accompli dans la mise en œuvre du fer et surtout de l’acier. Le pont Alexandre III le démontre sans qu’on ait besoin de sortir de l’enceinte de l’Exposition. C’est pour la construction de cet ouvrage d’art qu’on a, pour la première fois, croyons-nous, fait un usage aussi considérable de l’acier moulé. Et ce n’est pas la faute des Ingénieurs si la décoration soi-disant artistique de ce pont lui a enlevé, aux yeux des connaisseurs, une partie de sa valeur.
Le tonnage du fer et de l’acier qui entrent dans la construction des différents Palais et Édifices est tellement considérable que les industriels français ont pu à peine suffire aux demandes de ces métaux, dont on a fait également usage, sur une grande échelle, dans l’édification des nouvelles gares de Paris, ainsi que pour la construction des voies ferrées de pénétration dans l’intérieur de la capitale.

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